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Comment publier son livre : les différents types d’édition

Selon le magazine Lire, plus de 50% des Français ont envie d’écrire un livre ou l’ont déjà fait, et 4 % ont déjà tenté d’être publié en envoyant un manuscrit à une maison d’édition. Mais saviez-vous qu’il existe plusieurs façons d’accéder à la publication ? Pour que votre texte passe de l’état de manuscrit à celui de livre, découvrez les trois différents types de publication :


  1. L’édition à compte d’éditeur

  2. L’édition à compte d’auteur

  3. L’auto-édition 


Définition, avantages et inconvénients de chacun de ces modes d’édition : on fait le point !

 


L’édition à compte d’éditeur


Vous avez envoyé votre manuscrit à une maison d’édition. Celle-ci a accepté votre texte et vous propose de signer un contrat d'édition. La maison d’édition s’occupe de la fabrication du livre et de sa promotion. Elle prend en charge l’intégralité des frais d’impression et de publicité.


Librairie Gallimard à Paris
La librairie Gallimard à Paris

Avantages :

  • La maison d’édition assume tous les risques éditoriaux et financiers.

  • L’auteur n’a aucune dépense à avancer.

  • La maison d'édition réalise un travail d'édition : conseils à l'auteur pour l'amélioration de son texte et la réécriture, relecture et correction syntaxique.

  • Le livre bénéficie d’un réseau de distribution large, c’est-à-dire de points de vente en librairies et sur les sites de vente en ligne (Amazon, Fnac, Les libraires, etc.).

  • Le livre et l’auteur font l’objet d’une couverture médiatique plus ou moins importante, en fonction de l’envergure de la maison d’édition. Des signatures sont organisées par l’éditeur dans des librairies et des salons littéraires.

  • La maison d’édition met à disposition de l’auteur plusieurs exemplaires gratuits, appelés « exemplaires d'auteurs », et lui propose également l’achat d’exemplaires à tarif préférentiel (sans pour autant l’exiger).

  • L’édition à compte d’éditeur demeure la « voie royale » pour tout auteur souhaitant percer dans le monde de la littérature. En effet, seuls les auteurs publiés à compte d’éditeur ont accès, entre autres, aux très demandées résidences d’écriture et bourses d’état pour la création littéraire.


Inconvénients :

  • Les manuscrits font l’objet d’un tri très sélectif. En moyenne, 1 manuscrit sur 1 500 est accepté par les maisons d’édition. Cette sélection exigeante garantie, la plupart du temps, la qualité littéraire du texte.

  • En signant un contrat qui le lie à la maison d’édition, l’auteur n’est plus propriétaire de son texte. Il le cède en contrepartie du versement de droits d’auteur.

  • Les droits d’auteur sont proportionnels au nombre d’exemplaires vendus et plafonnent généralement 8 à 10% du prix de vente du livre. Dans l’immense majorité des cas, la rémunération de l’auteur reste donc très faible (900 euros par an, en moyenne).

 


L’édition à compte d’auteur


L’auteur rémunère une maison d’édition pour que celle-ci fabrique et diffuse des exemplaires de son livre.


Exemples de maisons d'édition pratiquant la publication à compte d'auteur


Avantages :

  • La maison d’édition n’ayant aucune dépense à avancer, elle ne prend aucun risque et, de fait, accepte plus largement les manuscrits, avec toutefois une exigence moindre quant à leur qualité. Ainsi dit-on de l’édition à compte d’auteur qu’elle tire profit des auteurs « recalés », c’est-à-dire ceux qui ont été refusés par les maisons d’édition à compte d’éditeur. C’est le cas célèbre de Marcel Proust, refusé par Gallimard, qui choisit alors l’édition à compte d’auteur chez Grasset, finançant lui-même la publication de son premier roman, Du Côté de chez Swann. Finalement, Gallimard lui rachètera ses droits d’auteur pour publier à compte d’éditeur l’intégralité d’A la recherche du temps perdu.


Inconvénients :

  • L’auteur doit avancer l’intégralité des frais d’impression et de promotion, qui s’élèvent généralement à plusieurs milliers d’euros.

  • L’auteur ne bénéficie pas du même réseau de distribution que dans le cas d’une publication à compte d’éditeur. Son livre reste donc assez confidentiel, touchant un lectorat restreint.

  • L'édition à compte d'auteur ne garantit pas la qualité littéraire du texte.


A noter :

Depuis quelques années, avec la mise en place de « l’impression à la demande », de plus en plus de maisons d’édition proposent des contrats d'édition « à compte d’éditeur » qui sont en fait de l’édition à compte d’auteur dissimulée (on les appelle aussi « contrats de compte à demi »). La maison d’édition exige de l’auteur l’achat d’un certain nombre d’exemplaires, s’assurant ainsi de ventes minimales, et ne lance de tirage que lorsqu’un ou plusieurs acheteurs ont passé commande du livre. Ainsi, la maison d’édition ne prend aucun risque financier. Dans ce mode de publication, la diffusion reste souvent limitée car aucun exemplaire n’est disponible en librairie.

 


L’auto-édition


Elle consiste à publier soi-même son propre livre, sans passer par un intermédiaire du monde de l’édition. L’auteur est alors son propre éditeur. Il peut faire appel à un prestataire de services qui facturera, en fonction de la prestation choisie, la mise en page, la création de la couverture, la relecture, l’impression, la gestion de la distribution.


logos de sites internet d'auto-édition
Sites internet proposant une aide à l'auto-édition

Avantages :

  • L’auteur a la certitude d’avoir son livre imprimé instantanément, et d’obtenir des exemplaires « à la demande ».

  • L’auto-édition est moins coûteuse que l’édition à compte d’auteur.

  • L’intégralité des ventes revient à l’auteur.


Inconvénients :

  • L’auteur doit assurer lui-même la fabrication, la promotion et la commercialisation de son livre.

  • Le livre n’aura pas accès aux réseaux de distribution traditionnels et ne touchera qu’un lectorat retreint. Il est extrêmement rare que les livres auto-édités se retrouvent en librairies ou en bibliothèques.

  • L’auto-édition est perçue comme la « voie de l’amateurisme ». Comme pour l’édition à compte d’auteur, on dit qu’un grand nombre d’auteurs se tournent vers l’auto-édition faute d’avoir réussi à convaincre une maison d’édition d’accepter leur manuscrit.

  • L'auto-édition étant ouverte à tous, sans restriction ni exigence de qualité, votre manuscrit se retrouve noyé au milieu d'une offre des plus disparates. Beaucoup de livres auto-édités sont remplis de coquilles et d'erreurs syntaxiques, n'ayant pas fait l'objet d'un travail d'édition par des professionnels.

 

A noter :

En 2021, sur les 88 000 livres déposés au titre du dépôt légal à la Bibliothèque nationale de France, un tiers des déposants sont des auteurs auto-édités.

 


Publier son livre : quel type d’édition choisir ?


Tout dépend de votre objectif et du lectorat que vous souhaitez toucher.


  • Si votre objectif est de laisser une trace de votre histoire personnelle à votre descendance (récit de famille, texte autobiographique) ou que l’écriture n’est qu’un loisir, avec pour unique lectorat vos proches, l’auto-édition est une bonne option.

  • Si l’idée de voir votre manuscrit prendre la forme d’un livre dans les règles de l’art du métier, mais que votre texte a été refusé ou que vous vous adressez à un lectorat restreint, l’édition à compte d’auteur est une solution à envisager.

  • Si vous souhaitez faire de l’écriture l’une de vos activités professionnelles et embrasser une carrière littéraire, visez la publication à compte d’éditeur. Ne vous arrêtez pas au premier refus, persévérez en retravaillant votre manuscrit, ou écrivez un autre livre, jusqu’à convaincre une maison d’édition de signer un contrat d'édition avec vous.


La semaine prochaine, je vous proposerai une série d’articles sur le sujet « Comment augmenter ses chances d’être publié à compte d’éditeur ».


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